COAIM 1/3

Mai 2000





PREMIÈRE CONSULTATION SUR LA GESTION DE L'INFORMATION AGRICOLE

Document de travail

Rome, 5 - 7 juin 2000

Renforcement des capacités de gestion de l'information et des connaissances grâce à la coopération internationale

Table des matières


I. Remarques générales sur le renforcement des capacités

1. Les questions relatives au rôle de l'information et des connaissances sont examinées dans le document de travail COAIM 1/2 sur "L'amélioration de l'accès à l'information agricole". Les difficultés d'accès à l'information et aux technologies entravent, d'après ce texte, l'action d'importantes parties intéressées qui ne peuvent pas contribuer aux connaissances de la communauté et en tirer profit à leur tour. L'amélioration de l'accès à l'information doit, sans nul doute, être prise davantage en considération, dans le cadre du développement. Le renforcement des capacités constitue l'un des éléments les plus importants à cet effet. Ce concept, qui a fait l'objet de nombreuses définitions, est bien décrit dans la formule suivante: "renforcement des groupes, des organisations et des réseaux afin d'accroître leur capacité de contribuer à l'élimination de la pauvreté"1.

2. Jusqu'à ces derniers temps, et dans une certaine mesure encore de nos jours, la coopération destinée au développement suivait une approche descendante, et les échanges entre les différentes initiatives étaient rares. L'objectif se limitait à la réalisation de projets d'aide au développement et au transfert de ressources ou de technologies aux plus démunis. Aujourd'hui, les organisations non gouvernementales (ONG) et les associations locales et communautaires participent plus activement à la définition et à la mise en place des politiques, programmes et activités de développement. La conception du développement et des rôles traditionnels des donateurs et des bénéficiaires évolue, en raison d'une nouvelle vision des rapports Nord-Sud et il importe de définir une meilleure approche.

3. La communauté internationale s'est employée à améliorer l'accès à l'information de différentes manières, et notamment en fournissant les fonds et l'expertise nécessaires au renforcement des capacités. Toutefois, il existe au sein de la communauté internationale du développement une certaine perplexité quant à l'incidence que l'amélioration de l'information et des échanges de connaissances peut avoir sur la pauvreté et les moyens d'existence des populations. Cela tient pour l'essentiel au fait qu'il n'existe pratiquement pas d'exemple concret attestant de manière quantifiable l'impact du renforcement des capacités dans le domaine de l'accès à l'information sur les pauvres des pays en développement. Ces réticences sont insolites dans le monde actuel. Elles tranchent de manière frappante avec la confiance générale accordée sur les principaux marchés mondiaux à la technologie et aux actions liées à Internet, à l'origine, du moins en partie, de la création d'indices spécifiques pour les valeurs technologiques, comme le NASDAQ2. Pour que la situation change, il convient donc d'indiquer plus clairement le lien entre le renforcement des capacités et les objectifs clés du développement.

4. Le présent document examine certaines questions clés liées au renforcement des capacités de gestion de l'information et en identifie les aspects spécifiques par rapport à d'autres secteurs du développement. Il énonce ensuite quelques principes qui devraient sous-tendre les partenariats conclus dans ce domaine et attire l'attention de la communauté internationale du développement sur un secteur particulier qu'il convient de privilégier.

II. Renforcement des capacités en vue de l'accès à l'information - Analyse des questions clés

5. La plupart des documents concernant le renforcement des capacités d'information aux fins du développement insistent sur la nécessité de disposer d'un réseau de télécommunications et d'introduire les technologies de l'information et des communications (TIC). La présente Consultation s'intéresse surtout à la gestion de l'information et à l'élaboration des contenus, plutôt qu'aux aspects technologiques, mais il importe d'étudier les premiers dans le contexte des particularités, des possibilités et des défis associés à l'introduction de mécanismes d'autoassistance comme les TIC.

A. CARACTÉRISTIQUES SPÉCIFIQUES DE L'INFORMATION

6. D'après le document COAIM 1/2 soumis en plénière, l'accès à l'information et le bon usage de cette dernière peuvent contribuer à la réalisation des objectifs du développement. Toutefois, il reste un doute quant à leur contribution directe à la lutte contre la pauvreté et à leur utilité pour les communautés isolées et vulnérables. Les décideurs et le personnel d'encadrement doivent affronter de nombreuses questions de fond et d'organisation relatives à l'utilisation efficace de l'information. Des mesures doivent être prises pour promouvoir et développer des contenus pertinents, s'assurer que des instruments adaptés puissent les rendre accessibles et renforcer la connectabilité des équipements au profit des pays et des populations. Le présent document montre que les capacités et les compétences des organismes, des populations et des institutions doivent être constituées, développées, mobilisées et partagées. L'accent sera mis sur les aspects spécifiques du renforcement des capacités de gestion de l'information et d'échange de connaissances, qui en font un secteur à part.

7. Les objectifs du renforcement des capacités aux fins du développement international n'ont pas changé du seul fait que les instruments et les technologies ont évolué. Cela fournit seulement l'occasion d'exploiter de nouvelles modalités de gestion à cette fin. Outre l'importance accrue accordée à la création de partenariats et à la participation, une approche fondée sur des connaissances massives inspire les activités de renforcement des capacités et influence leur exécution et leur impact.3 Quelques-unes des caractéristiques spécifiques de la gestion de l'information sont énumérées ci-après:

  1. la révolution informatique est visible dans le monde entier. Les médias signalent presque chaque jour de nouvelles initiatives prises par des pays ou des entreprises afin d'élargir l'accès à Internet, de relier tous les écoliers au réseau et de fournir toujours plus d'informations à un public toujours plus vaste. Les intérêts en jeu sont très importants. Comme indiqué dans le document COAIM 1/2, la valeur projetée du secteur des affaires d'entreprise à entreprise, sans compter le matériel de traitement de l'information et d'autres services, est immense. La création de bandes passantes et de liaisons par fibre ou radio, qui suscite une course effrénée dans le monde entier, et les actions des sociétés du secteur, sont au centre de l'attention et attirent massivement les capitaux.
  2. Comme susmentionné, la révolution informatique est caractérisée par la rapidité de diffusion des informations et par leur vaste portée. Les transactions s'effectuent à un rythme serré et l'information est échangée beaucoup plus rapidement. Les personnes, les idées, les expériences et les ressources sont beaucoup plus facilement accessibles. Il est fondamental de savoir s'adapter à ces nouveaux courants et technologies et d'en tenir compte lors de la planification et de la prise de décisions.
  3. Les systèmes d'information sont aussi caractérisés par la puissance de leurs effets. L'évolution des systèmes de gestion de l'information modifie de façon souvent imprévisible les rapports tant hiérarchiques qu'horizontaux, entre unités fonctionnelles, au sein des organisations ou des communautés. Il convient de bien peser tous les éléments avant de modifier une action ou une procédure, car tous les effets sont loin d'être positifs. Les pouvoirs publics, ainsi que les organismes centralisés importants, dotés de structures et de canaux de contrôle des communications et des flux d'informations bien établis, doivent prendre toutes les précautions qui s'imposent à cet effet.
  4. L'échange d'informations et le partage des connaissances sont deux principes désormais largement acceptés dans le secteur du développement. On reconnaît en effet leur rôle essentiel dans les partenariats, la collaboration et la bonne gestion des affaires publiques. Alors que dans le passé les projets étaient souvent trop ambitieux et dépassaient les possibilités concrètes, les nouvelles approches de la gestion de l'information permettent, en revanche, d'améliorer les rapports entre communautés et organisations, d'ouvrir le flux des idées et d'assurer une plus grande transparence. Internet encourage la création de liens plus solides entre partenaires du Nord et du Sud. Ces rapports, d'un genre nouveau, fondés sur l'information sont normalement plus durables car ils reposent sur la réciprocité des avantages et de plus en plus sur le partage plutôt que sur le renforcement des capacités. Les initiatives de gestion de l'information qui cherchent à créer des produits et des outils à partir de contenus et de ressources d'origines diverses sont facilitées par les nouvelles TIC. Dans le domaine de l'information les participants assument leurs responsabilités et gèrent eux-mêmes leur propriété intellectuelle.
  5. Enfin, comme indiqué précédemment, les spécialistes de l'information s'efforcent depuis longtemps d'évaluer l'incidence des activités d'information et de partage des connaissances, et cherchent des méthodes susceptibles de mesurer l'impact et les avantages de ce genre d'investissement. On dispose bien d'informations quantitatives sur les modalités d'utilisation et sur l'identité des utilisateurs, mais l'on ne sait pas encore déterminer avec précision les effets de l'utilisation ou non de telle ou telle information. Ce point essentiel sera examiné au cours d'un atelier technique qui se tiendra pendant la consultation.

8. Dans l'ensemble, ces éléments suggèrent que dans le domaine de l'information, le renforcement des capacités suivra des orientations et des approches différentes de celles utilisées par d'autres secteurs du développement. En particulier, la possibilité d'établir des liens et de partager l'information qu'offrent les nouvelles technologies de l'information semble particulièrement bien adaptée à un environnement général qui met l'accent sur la qualité des rapports entre les organisations et valorise la participation et les partenariats.

B. PERSPECTIVES

9. Le document COAIM 1/2 apporte des précisions sur les questions qui se posent dans le domaine de l'acquisition et de la diffusion de l'information dans le nouvel environnement technologique ainsi que sur les solutions envisageables. Les nouvelles techniques et technologies de gestion de l'information offrent aussi la possibilité de renforcer les capacités en créant des emplois dans le secteur de la formation professionnelle et en stimulant les échanges commerciaux tant à l'échelle locale que mondiale. Les individus, les communautés, les sociétés les organismes et les pays qui adoptent ces nouvelles technologies deviennent plus compétitifs par rapport à ceux qui n'évoluent pas assez rapidement pour profiter des avantages offerts par ces instruments. Le secteur des affaires n'est évidemment pas le seul bénéficiaire de cette évolution. Les pays qui investissent dans Internet pourront probablement accéder plus facilement et à un moindre coût aux ressources et aux services d'information, d'éducation et de santé4. Les chercheurs, les ONG et les associations locales peuvent participer à des réseaux virtuels et à des alliances ou en créer, en exploitant les technologies à des fins sociales, en élaborant des ressources et des instruments collectifs et en faisant circuler les idées et les connaissances. La gestion de l'information peut servir à transposer dans la réalité la notion de "décloisonnement des pouvoirs publics" et faciliter ainsi l'accès aux ressources de l'administration et des services publics. Elle peut encourager le dialogue entre les citoyens et les pouvoirs publics et faciliter la décentralisation de l'administration aux niveaux local et communautaire. De manière générale, les nouvelles techniques permettent aux pouvoirs publics de protéger des biens collectifs aux niveaux local et mondial, en sauvegardant l'accès aux connaissances et à l'héritage culturel.

C. MENACES ET OBSTACLES

10. L'assimilation et l'exploitation de l'information est limitée par le manque de personnel qualifié et/ou par le manque d'accès au savoir-faire. L'absence de contenus d'intérêt local ou pertinents réduit l'utilité d'Internet, notamment le manque d'informations dans les langues nationales ou locales. De ce fait, les personnes et les organismes ont besoin de capacités de gestion appropriées et d'une formation professionnelle, afin de pouvoir profiter au mieux des possibilités offertes par le nouvel environnement technologique de créer et de diffuser l'information. Les pouvoirs publics, les entreprises et les particuliers ont besoin d'accéder aux idées, aux technologies, aux ressources financières et autres et aux marchés, pour se développer et prospérer. Hormis les aspects techniques et le coût relativement important de l'acquisition de matériel et de compétences, il est nécessaire de mettre en place un environnement favorable qui attire les investissements, stimule la collaboration, respecte les droits de propriété intellectuelle, instaure des conditions d'accès abordables et réponde au souci d'équité en favorisant les applications dans le domaine social et dans celui du développement.

III. Principes régissant le partenariat

11. Les principes et les leçons dégagés de l'expérience devraient être mis à profit pour établir des modalités de travail efficaces. Un atelier spécial qui s'est tenu en mars 2000 5 a rassemblé un groupe de spécialistes provenant de diverses agences régionales et internationales. Ils ont examiné les règles qui, d'après leur expérience, garantissent l'efficacité des partenariats en matière de développement international. Elles sont pour l'essentiel énumérées ci-après, mais quelques principes spécifiques sont décrits à l'Annexe 1.

12. Réexamen des rôles: Le rôle des agences d'aide au développement est en train d'évoluer. Il est maintenant largement admis qu'il n'est pas suffisant de donner des conseils, d'octroyer de l'argent ou de fournir une aide à un bénéficiaire. Pour accomplir un travail efficace, bénéficiaire et donateur doivent conclure des partenariats solides, identifier ensemble les objectifs à atteindre, résoudre les problèmes et partager la responsabilité des résultats6. L'échange de renseignements et de connaissances grâce aux nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC) facilite cette transformation.

13. Projets et processus: Les programmes de renforcement des capacités donnent des résultats plus durables et plus satisfaisants lorsqu'ils reposent sur un processus plutôt que sur l'exécution de projets limités dans le temps. Comme le soutient A. Land (2000), le développement des capacités conçu comme un processus a des répercussions notamment sur les fonctions exercées et sur les approches utilisées par les organismes d'aide extérieure dans leur travail avec les organisations locales.

14. Prise en charge: Tous les partenaires devraient se sentir impliqués dans une activité de développement et responsabilisés quant aux résultats. Cet engagement, qualifié de " prise en charge" est au centre de la notion de renforcement des capacités, conçu comme un processus. Par le passé, la prise en charge était assurée en grande partie par le donateur ou l'agence de soutien et très peu par les partenaires locaux dont les capacités étaient renforcées. Le développement de la prise en charge est étroitement lié aux modalités de formulation, d'application et d'évaluation d'une intervention et aux fonctions exercées par les divers participants (agences, individus). La prise en charge devrait être encouragée surtout à deux niveaux. Les interventions de renforcement des capacités s'appuient normalement sur des personnes ou des groupes bien précis qui jouent le rôle d'animateurs ou de responsables du processus. Elles s'étendent ensuite à un plus grand nombre d'intéressés, qui doivent participer de manière juste et équitable afin de permettre l'assimilation et la durabilité.

15. Confiance fondée sur la transparence: La transparence est un élément fondamental des échanges entre tous les participants; il s'agit donc d'une responsabilité partagée. Les organismes qui prennent l'initiative d'une action doivent adopter des dispositions et un comportement transparents. Les partenariats de développement qui obtiennent de bons résultats reposent en effet sur la confiance. La transparence doit être étendue au contrôle et à l'évaluation, stades auxquels les indicateurs et les critères d'évaluation peuvent être élaborés ensemble.

16. Apprentissage en commun: De nombreuses actions de développement partent du principe que l'ignorance sévit au niveau local et que le savoir vient d'ailleurs. Les partenariats doivent reposer sur un respect mutuel et sur la reconnaissance de l'expérience et des compétences que chaque partenaire peut offrir et partager. Les partenariats doivent reconnaître les capacités existantes, de part et d'autre, mais également la nécessité de les mobiliser et de les renforcer. Tous les partenaires ont quelque chose à apprendre, des leçons à tirer des expériences effectuées et des résultats obtenus, et devraient contribuer à la "base de connaissances" fournies par les enseignements du développement.

17. Biens collectifs et systèmes ouverts: Une aide dont l'octroi est subordonné à certaines conditions limite les choix et les possibilités de l'organisme qui en bénéficie7; de même, en matière de renforcement des capacités, les partenaires doivent tenir bien compte des répercussions qui peuvent découler du fait d'être propriétaires des applications et des systèmes. Il est possible qu'aucune aide ne soit fournie au niveau local et que les partenaires doivent supporter le poids du renouvellement fréquent de licences d'utilisation et de programmes de mise à jour coûteux. Une approche ne prévoyant pas la propriété est donc préférable et pourrait même s'étendre au contenu, lorsque les partenaires se sont engagés a diffuser gratuitement les informations dont ils disposent. De plus en plus d'organismes acceptent d'élaborer et de partager les informations et les instruments dont ils disposent, mais ils ont besoin de partenaires à cet effet. Les personnes qui participent au renforcement des capacités, notamment dans le secteur public, peuvent encourager une bonne utilisation des systèmes ouverts en vue du partage et de l'échange d'informations et des instruments pertinents qu'ils ont mis au point à cet effet.

18. Priorité aux capacités locales: Il est important de tenir compte des besoins locaux en matière d'information et de TIC, l'objectif étant d'élaborer des contenus locaux pouvant servir à des partenaires locaux. L'approche précise des infrastructures et des ressources existantes, telles que les réseaux d'expertises, les connaissances traditionnelles et l'information locale souvent disponibles en langues vernaculaires. En partant des expériences locales, on évite les chevauchements et cela permet d'englober et de renforcer les activités existantes et les résultats obtenus. Il est très possible toutefois que certaines tâches dépassent les compétences des principaux partenaires de développement et qu'il soit nécessaire d'envisager la sous-traitance de tout ou partie du processus, en privilégiant toutefois des partenaires locaux.

19. Terme d'un partenariat: De nombreuses interventions, qu'il s'agisse de projets ou de processus, prévoient un terme à la participation d'un ou plusieurs partenaires, normalement de ceux dont la tâche consiste à renforcer les capacités. Dans ces cas-là, il est essentiel d'établir avec clarté un plan pour assurer la durabilité des effets lorsque le soutien externe prend fin, ou au terme de l'action. Cela s'applique surtout aux partenaires, comme les donateurs, dont le soutien vise des résultats spécifiques ou des objectifs précis dans les pays en développement. Un genre différent de partenariat, peut-être plus approprié, prévoit le renforcement des capacités par le biais de rapports à plus long terme, entre partenaires égaux qui partagent les mêmes intérêts. Dans ce contexte, la collaboration est encore axée sur l'obtention de résultats et sur un certain impact, mais elle tient compte aussi de l'importance des liens établis et des intérêts plus vastes des partenaires, au Nord comme au Sud.

IV. Partage des capacités pour les responsables internationaux du renforcement des capacités

20. Les organisations internationales concernées par le développement, comme la FAO, ont maintenant pour rôle d'aider à mobiliser les capacités, notamment à l'échelle locale, afin de permettre une utilisation satisfaisante de l'information et des TIC aux fins du développement. Ces organisations devraient toujours travailler en qualité de partenaires. Les organisations et les individus qui travaillent dans le secteur du développement international doivent conjuguer leurs efforts, échanger leurs idées et tirer des leçons de l'expérience. Les ressources disponibles sont trop rares pour que l'on puisse tolérer le chevauchement d'efforts qui découle souvent d'un manque de collaboration. Les connaissances techniques spécifiques et l'expérience nécessaires aux activités de renforcement des capacités sont précieuses et doivent être mieux connues. Les responsables du renforcement des capacités peuvent évaluer de manière critique leurs propres aptitudes, afin de s'assurer qu'elles sont correctement ciblées pour affronter les problèmes à régler.

21. On constate toutefois que les contacts entre les nombreuses initiatives internationales qui tentent d'exploiter l'information aux fins du développement sont rares. La création par la Banque Mondiale du "Global Development Gateway" devrait permettre de mieux faire connaître les activités de développement et de faciliter la coordination au sein d'un même secteur et entre secteurs différents. Il est évident que les grands programmes spécialisés dans la gestion de l'information doivent servir d'exemple et trouver un moyen pratique et efficace de partager les connaissances. Les TIC peuvent faciliter ce processus et sont utilisés à cet effet, comme indiqué par le Secrétariat International Bellanet qui gère la base de données GK-AIMS (Système global de gestion de l'information des activités liées au savoir) 8 pour les programmes, projets et activités liés à l'information et au développement des technologies de l'information et des communications.

22. Les pouvoirs publics et les agences de développement, mais aussi le secteur privé, sont en train de créer le réseau mondial d'Internet. Les entreprises privées sont intéressées par les nouveaux débouchés que peut offrir Internet et peuvent souhaiter devenir partenaire pour le développement. Bien que des précautions soient nécessaires lorsque l'on travaille avec le secteur privé, de nombreuses agences de développement bénéficient déjà d'un soutien privé9.

V. Perspectives d'avenir

23. Au cours d'un atelier technique qui s'est tenu récemment, la FAO et plusieurs partenaires importants ont établi que le besoin le plus pressant et le meilleur atout dans le domaine du renforcement des capacités pour la gestion de l'information étaient la création de véritables partenariats entre les parties intéressées. Ces partenariats devraient reposer sur la participation et la collaboration, ainsi que sur une série d'autres facteurs liés à une bonne gestion du développement. La Consultation est invitée à examiner ces observations à la lumière de l'expérience des États membres et de la communauté internationale. Des précisions sont nécessaires sur certains points particuliers relatifs au Programme de travail de la FAO.

24. La Consultation pourra souhaiter alerter les agences d'aide au développement de la communauté internationale de la nécessité de mieux coordonner les activités dans ce secteur afin d'éviter les doubles emplois, en regroupant les compétences complémentaires et en partageant les données d'expérience.

25. La Consultation pourra estimer que la FAO devrait travailler avec ses États membres et avec la communauté internationale à améliorer les partenariats dans le domaine de l'exploitation de l'information aux fins du développement agricole et de la sécurité alimentaire et devrait faire rapport à la Consultation sur les progrès réalisés dans ce domaine important. En outre, la Consultation pourra souhaiter conseiller à la FAO d'étudier des mécanismes grâce auxquels les États membres et les agences internationales pourraient définir les pratiques appropriées et les rôles institutionnels en matière de renforcement des capacités de gestion de l'information aux fins du développement agricole et de la sécurité alimentaire, conformément au projet de lignes directrices figurant à l'Annexe 1.

Documents de référence

Bossuyt, J et G. Laporte (1994) - Partnership in the 1990's: How to make it work better. Policy Management Brief 3. Maastricht: ECDPM

http://www.capacity.org - Site web consacré à la promotion des politiques et des expériences de renforcement des capacités de coopération internationale en vue du développement.

Land, A. (2000) - Implementing Institutional and Capacity Development: Conceptual and Operational Issues. Discussion Paper 14. Maastricht: ECPDM

Schacter, M. - Capacity building; A new way of doing business for development organizations. Policy Brief 6. Ottawa, Canada: Institute of Governance.

 


ANNEXE 1

LIGNES DIRECTRICES À L'INTENTION DES RESPONSABLES DU RENFORCEMENT DES CAPACITÉS

Points fondamentaux à examiner pour aborder la question de manière structurée:

1. Personnes dont les capacités sont renforcées:

2. Capacités à renforcer

3. Modalités de renforcement des capacités

Ces lignes directrices, ainsi que les principes énumérés précédemment, supposent que les agences de développement disposent des capacités nécessaires. Cela vaut aussi pour les partenaires des pays en développement dont la capacité de gérer le processus de coopération est souvent insuffisante.


1 Department for International Development (DFID) - 1999 - Civil Society Challenge Fund. http://www.dfid.gov.uk/public/working/civil_challengel.html

2 National Association of Securities Dealers Automated Quotation (Marché américain des valeurs technologiques)

3 PNUD - Réseau de développement durable : "Il est certain que la révolution informatique liée à Internet a donné (au renforcement des capacités) un autre caractère et a peut être élargi son effet potentiel pour les pays en développement." Le PNUD met encore l'accent sur les tensions entre les efforts traditionnels de renforcement des capacités et les efforts plus récents liés à Internet en suggérant que " le remplacement des vieilles méthodes de renforcement des capacités par les nouvelles doit encore avoir lieu de manière systématique".

4 http://www.dfat.gov.au/apec/ecom/telecom2.html

5 Un atelier portant sur le renforcement des capacités de gestion de l'information et des connaissances par le biais de la coopération internationale a été organisé par l'ECDPM et la FAO et s'est tenu à Maastricht du 29 au 31 mars 2000.

6 Liz 0'Donnell, ministre irlandais responsable de l'aide au développement d'outre-mer, a déclaré que "le renforcement des capacités consistait à...changer les rapports entre les donateurs et les bénéficiaires... les donateurs se comportant moins comme des bienfaiteurs que comme des partenaires stratégiques pour le développement". Avant-propos à l'IAAC 1999 - Rapport de l'organe national chargé de l'aide au développement - Dublin - IAAC - page i. Dublin : IAAC. Page i.

7 Aide octroyée en raison d'une définition stricte de l'utilisation des fonds.

8 Système global de gestion de l'information des activités liées au savoir - http://gkaims.globalknowledge.org

9 Par exemple, Cisco a investi avec le PNUD pour la création de Cisco Academy. Le Réseau de développement durable du PNUD a négocié plusieurs alliances (http://www.sdnp.undp.org)